MON RIO DE JANEIRO

Mon Rio de Janeiro ne s’explique pas il se vit !

J’aurais du mal à faire le guide et à vous recommander quelques endroits à visiter, quelques activités à réaliser si vous vouliez seulement découvrir Rio en quelques jours…car mon Rio de Janeiro ce n’est pas la ville des clichés, du Futebol,  du samba, des jolies filles en “fil dentaire”,  de la violence ou de la pauvreté.

Mon Rio, c’est celui du hasard et de la chance qui a guidé mes pas alors que par hasard  je partis à la découverte de sa musique.

C’est cela qui me fait découvrir un poète, Vinicius de Moraes, qui sublima l’art des  rencontres et dont  je m’inspirai pour découvrir l’âme indéfinissable de cette ville.

Je mis en pratique cette philosophie de vie jusqu’à plus soif, personnellement, professionnellement, ce qui me permis de vivre des expériences les plus folles.

Rien pourtant ne me prédestinait atterrir à cet endroit. Du fait de ma naissance, ma passion me guida plutôt vers l’Afrique, plus particulièrement l’Afrique du Sud donc j’adorais la musique et où je fis tout pour aller travailler.

Je n’y arrivai jamais, mais cette soif d’évasion, me conduisit au Brésil.

Dès que j’effectuai mes premiers pas à Rio, je su que cette ville était la mienne; son climat, son ciel bleu, ses  plages ses montagnes, ce peuple métissé et chaleureux, cette douce et élégante manière qu’on les filles ont à se balancer  en marchant le long de Copacabana ou Ipanema , alors que la misère, les lorgne d’un peu plus haut.

LA MUSIQUE

En arrivant à Rio, je ne connaissais rien de sa musique, sinon un disque de Sinatra et Jobim,  celle d’un certain Pierre Barouh sur des images d’un film, et puis une musique seulement, d’une chanteuse, Leny Andrade,  qui devient des années plus tard l’une de mes amis les plus chère.

Passionné depuis tout petit par la musique, les émotions qu’elle produit, les passerelles qu’elle permet d’établir entre les cultures, je me mis à occuper mes loisirs, au cours d’une première mission professionnelle, à écumer toutes les boutiques de disques encore nombreuses à l’époque dans la ville. J’y découvris Jobim Caymmi, Buarque Veloso, GIL,  Bethania, et bien d’autres, et puis j’approfondissais ma connaissance des ponts  que des Français, Moustaki,  Barouh, Salvador Nougaro,  Sustrac, avaient  bâtis  entre la France et le Brésil .

Ma curiosité me conduit à voir ces artistes de plus près, à vivre de nouvelles expériences dans la ville.

Ma passion grandissante me conduisit à apprendre presque par moi-même, leur langue.

De missions professionnelles en visites plus personnelles j’effectuai en 25 ans plus 100 séjours, dont trois de longue durée dans cette ville.

HENRI SALVADOR

En 2000, le souvenir de Henri Salvador l’idole de mon enfance avec ses “Zorro est arrivé”, “Le travail c’est la santé”, “Minnie petite souris” …. m’explosa soudain aux oreilles quand je découvris  son « jardin d’hiver »  aux airs  de Bossa Nova.

Henri Salvador et le Brésil! Je tenais là un nouveau fil conducteur pour mes explorations musicales á Rio de Janeiro,

Je commençai alors à découvrir petit à petit son histoire brésilienne et sa vie passée de carioca.

En 2005, j’ai eu la chance de le rencontrer une première fois et d’échanger avec lui sur sa  « Brasileiridade” .

Il ne venait pas de découvrir la Bossa Nova, Il en avait rêvé toute une vie, un reve que la sortie de “Chambre avec vue” à 80 ans lui permettait enfin de révéler pleinement au grand public.

En 2006, je découvris en lisant comme chaque matin le journal O Globo de Rio, que Henri irait à Pâques enregistrer son prochain disque à Rio.

L’idée me pris le lendemain, de l’appeler à Paris et de lui proposer un projet un peu fou, celui de profiter de son séjour pour revenir à l’endroit mythique, Le casino de Urca, où il se produisit pendant la guerre avec l’orchestre de Ray Ventura », et puis de passer par  IPANEMA, berceau de la Bossa Nova”, pour y graver ses mains dans le ciment, pour le futur projet de “trottoir des célébrités”, devant le public carioca.

Par l’entremise de son épouse Catherine et de son attachée de presse Bruno Philippart, je mis tout en musique pour un reportage, qui fut diffusé à une heure de grande écoute sur TF1.

La veille de la Saint-Valentin, 2008. Henri Salvador nous quitta ; “Ainsi passe la gloire dans ce monde“ !

COMMENT JE SUIS ARRIVÉ JUSQU À GILBERTO GIL ?

Henri disparu, j’orientai désormais mes recherches musicales sur le vrai rôle qu’il aurait joué dans la musique brésilienne en général, et la Bossa Nova en particulier.

Je n’ignorais pas qu’en 2005, il avait été décoré par Gilberto Gil, alors ministre de la culture du premier gouvernement Lula,  de l’ordre du mérite culturel,  en même temps que les deux icônes brésiliennes Maria Bethânia et João Gilberto,.

J’épluchai minutieusement le livre de mémoire de son vieil  ami Brésilien,  Georges Henry , “ Un Musicien 7  vies”.

Je me mis à reparler d’Henri à tous les musiciens qui m’étaient à présent devenu familiers.

Je vis à chaque fois une petite lumière dans leurs yeux, à la simple évocation de son nom, et de deux chansons “Rose” et “ Dans mon ile “.

Ayant tissé quelques liens avec Catherine Salvador, son épouse, je finis modestement par devenir son point de contact quand il s’agissait d’évoquer Henri et le Brésil.

Un jour de 2019, je fus contacté par une cinéaste parisienne occupé à préparer le documentaire “Henri Salvador Face B Com Bossa” à fin de faciliter le tournage Rio.

La rencontre à Paris fut magique; je m’offris  de l’aider gracieusement à tourner quelques images sur place, mais surtout a  interviewer  pour elle  des artistes brésilien de renom afin qu’ils nous parlent d’Henri.

C’est ainsi que pour la première fois je me glissai dans des habits de journaliste, et  réalisai là mes premières interviews de Roberto Menescal, Gilberto Gil, Joyce Moreno Marcos Valle…

Celle de Gilberto Gil fut mémorable par la lumière qui se dégageait  de cet homme-là; par moment j’eu  l’impression, par la beauté de son âge et son charisme,  d’être face à Nelson Mandela.

Toutes les autres rencontres me confirmèrent une certitude, Henri avait bel et bien été l’une des sources d’inspiration, de plusieurs générations de Musiciens brésiliens.

LE BAIXU

Pour terminer juste quelques mots sur le Baixu, cette nouvelle salle de spectacle que nous avons conçue à Bruxelles avec une associée, Martine Renwart, et qui a pour vocation, outre d’accueillir des projets sociaux, d’être une fenêtre ouverte pour les jeunes talents de tous les styles musicaux, mais surtout d’être à mes yeux, le lieu de référence à Bruxelles de la musique brésilienne de qualité et de renom.

Emmanuel

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